Le « trou » dans la couche d’ozone se résorbe
La couche d’ozone est une partie de l’atmosphère qui protège la vie sur Terre des rayons nocifs du soleil. Les activités humaines ont causé sa dégradation au cours du XXe siècle. En 1987, les pays reconnus par l’ONU ont adopté un traité visant à éliminer les produits chimiques à l’origine de ce phénomène. Depuis plusieurs années, la couche d’ozone se résorbe.
Pourquoi on en parle
La couche d’ozone s’épaissit, selon un rapport [PDF] rédigé par un groupe d’experts mandatés par l’Organisation des Nations unies (ONU) et publié le 9 janvier. L’ozone est un gaz composé d’atomes d’oxygène. Il est présent en faible quantité dans l’atmosphère terrestre. Depuis les années 1980, la concentration en ozone a considérablement baissé au niveau des pôles. Au-dessus de l’Antarctique, l’épaisseur de la couche d’ozone avait diminué d’environ 60 % en 2000 par rapport à 1980, précise l’Académie des sciences, une société savante, dans un rapport [PDF] de 2015. Une couche d’ozone plus fine laisse passer vers la surface terrestre plus de rayons ultraviolets (UV) nocifs pour les organismes vivants. Le groupe d’experts de l’ONU prévoit que la couche d’ozone aura retrouvé son état de 1980 d’ici 2066. Les substances responsables de sa diminution de la couche d’ozone auront alors quasiment disparu de l’atmosphère.
En schéma

L’explication
Un filtre naturel pour la Terre
L’ozone est un gaz incolore dont les molécules sont constituées de trois atomes d’oxygène (O3). Les molécules d’ozone se forment naturellement en petites quantités dans la stratosphère, entre 10 et 50 km d’altitude. À cette altitude, le rayonnement solaire sépare certaines molécules de dioxygène (O2) en deux atomes d’oxygène (O). Ces atomes peuvent ensuite entrer en collision avec une molécule de dioxygène (O2) intacte et former une molécule d’ozone (O3). La couche d’ozone varie selon l’altitude et de manière saisonnière, explique le ministère de l’Environnement du Canada sur son site. Elle est plus épaisse au niveau des pôles qu’au-dessus de l’équateur. Le rayonnement solaire et certaines molécules dans la stratosphère ont pour effet de dégrader naturellement l’ozone, précise la Nasa, l’agence spatiale américaine. Ainsi, dans une atmosphère non polluée, la production d’ozone compense sa dégradation naturelle.
Un équilibre rompu par les humains
En 1974, deux chimistes décrivent pour la première fois l’appauvrissement de la couche d’ozone dans une étude parue dans la revue Nature. Ils démontrent que les chlorofluorocarbures (CFC), des gaz fluorés, ont un effet destructeur sur la couche d’ozone. À l’époque, ces gaz sont présents entre autres dans les réfrigérateurs et les bombes aérosol. Les CFC détruisent la couche d’ozone en retirant un atome d’oxygène aux molécules d’ozone. Ces gaz persistent dans l’atmosphère entre 50 et 100 ans. Au milieu des années 1980, des scientifiques découvrent qu’un amincissement de la couche d’ozone survient au-dessus de l’Antarctique, lors du printemps austral (entre septembre et décembre). Ils constatent qu’il n’y a plus d’ozone entre 15 et 20 km d’altitude au-dessus du pôle Sud. Cette absence d’ozone est à l’origine du terme « trou d’ozone ». Ce phénomène se produit essentiellement au niveau des pôles en raison des très faibles températures (jusqu’à -80°C en Antarctique) qui favorisent la dégradation de l’ozone.
Une lente résorption qui a des impacts positifs
En 1987, une vingtaine de pays signent le protocole de Montréal, un accord international prévoyant l’élimination des chlorofluorocarbures. Depuis, l’ensemble des pays reconnus par l’ONU ont signé le traité. Grâce à cet accord, 99 % de la production et de la consommation des substances qui appauvrissent la couche d’ozone ont été éliminées à ce jour, estime le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), une organisation dépendant de l’ONU. « La superficie et la profondeur du trou d’ozone au-dessus de l’Antarctique diminuent lentement depuis l’an 2000 », explique un groupe d’experts mandatés par l’ONU dans un communiqué paru le 9 janvier dernier. En dehors des régions polaires, la couche d’ozone ne s’amincit plus et s’est stabilisée à environ 3 % sous sa valeur normale. Malgré ces données encourageantes, le trou d’ozone n’a pas encore disparu, car une quantité significative de CFC persiste dans la stratosphère. Le contrôle des produits chimiques destructeurs d’ozone a eu des impacts positifs sur la santé humaine, l’environnement et l’agriculture, précise le PNUE. D’ici 2030, deux millions de cancers de la peau seront évités chaque année grâce à l’adoption du protocole de Montréal, ajoute le PNUE.
« Bon » et « mauvais » ozone
Environ 90 % de l’ensemble de l’ozone est produit naturellement dans la stratosphère (entre 10 et 50 km d’altitude). C’est cet ozone qui forme la couche d’ozone protectrice des rayons ultraviolets. Mais l’ozone est aussi présent en petite quantité dans la troposphère, entre la surface terrestre et environ 12 km d’altitude. Cet ozone, plus proche du sol, est l’un des principaux composants du smog, un mélange toxique de gaz et de particules associé à plusieurs effets néfastes sur la santé (irritation de la gorge et des poumons) et l’environnement (dégradation de la végétation). Ses concentrations sont plus élevées à proximité des villes lorsque l’atmosphère est chaude. Il se forme lorsque les émissions des voitures ou de l’industrie réagissent avec des gaz émis par la végétation et certaines activités humaines (parfums, produits de nettoyages, etc.), explique la Nasa sur son site.
Pour aller plus loin
Un dossier de Brief.me sur la préservation de la couche d’ozone.
Un article de The Conversation sur l’histoire de la couche d’ozone et sur le protocole de Montréal.