24 janvier 2022

Dans Brief.science cette semaine, on vous explique le fonctionnement d’une xénogreffe, on vous étonne avec le premier animal hybride et on vous raconte comment la glace conserve des traces de l’atmosphère du passé.

Doses de science

Sclérose en plaques

Une étude épidémiologique américaine parue dans la revue Science le 13 janvier apporte des preuves que le virus d’Epstein-Barr (EBV) est le déclencheur de la sclérose en plaques (SEP), une maladie neurodégénérative qui affecte environ 100 000 personnes en France. Ce virus depuis longtemps soupçonné d’être responsable de la SEP était déjà connu pour être à l’origine de plusieurs maladies, dont la mononucléose. Selon les chercheurs, le risque de SEP est multiplié par 32 après une infection par EBV. La société américaine Moderna a annoncé le 5 janvier avoir débuté l’essai clinique d’un vaccin contre ce virus.

Environnement

L’extinction d’espèces capables de disperser des graines est néfaste pour les plantes, qui perdent en capacité à migrer vers d’autres lieux, selon des résultats publiés le 20 janvier dans la revue Science. La moitié des espèces végétales dépendent en effet des animaux pour disperser leurs graines, les autres pouvant se reposer sur d’autres facteurs comme le vent. Les auteurs estiment que l’extinction de certains mammifères et oiseaux a déjà réduit de 60 % la capacité des plantes à migrer et donc à s’adapter au changement climatique.

Anémie spatiale

Une étude parue dans Nature Medicine le 14 janvier montre qu’au cours de six mois passés à bord de la Station spatiale internationale, le corps des astronautes détruit environ 54 % de globules rouges supplémentaires par rapport à ce qu’il ferait normalement. Un an après leur retour, le taux de dégradation était toujours 30 % plus élevé qu’avant leur départ. Ce mécanisme est supposé être à l’origine de l’anémie spatiale (appauvrissement du sang), remarquée dès les premières missions dans l’espace. Sa compréhension est un enjeu important pour la préparation des voyages spatiaux de longue durée.

Covid-19

En moins d’un an, 200 000 articles scientifiques ont été publiés sur le Covid-19. Le blog Retraction Watch, tenu par des scientifiques, répertorie le retrait de 207 articles de janvier 2020 à janvier 2021, pouvant être liés à des erreurs de données, de méthodologie, à un plagiat ou même à des canulars.

Des êtres humains greffés avec des organes d’animaux

La xénotransplantation, ou xénogreffe, est la transplantation de cellules, de tissus ou d’organes d’origine animale chez l’humain. En théorie, elle permettrait de pallier la pénurie d’organes. Cette prouesse médicale nécessite la modification génétique des animaux utilisés, soulevant des questions éthiques.

Pourquoi on en parle

L’école de médecine de l’université du Maryland, aux États-Unis, a annoncé le 10 janvier la première transplantation mondiale d’un cœur issu d’un porc génétiquement modifié sur un patient, sans rejet immédiat. Trois jours après l’intervention, le cœur continuait à être fonctionnel, passant la phase où le rejet a le plus de chance d’avoir lieu. Néanmoins, l’opération est expérimentale et un rejet du greffon n’est pas exclu à plus long terme. Le patient, un homme de 57 ans atteint d’une insuffisance cardiaque au stade terminal et d’une arythmie (rythme cardiaque irrégulier), était inéligible à recevoir une greffe humaine ou une pompe cardiaque artificielle. L’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux a autorisé la greffe à titre compassionnel. En octobre dernier, une patiente en état de mort cérébrale a reçu un rein de porc. Le rein, rattaché aux vaisseaux sanguins et maintenu à l’extérieur du corps, avait fonctionné trois jours.

En schéma

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