11 avril 2022

Dans Brief.science cette semaine, on vous explique le séquençage du génome humain, on vous étonne avec le goût de l’alcool chez les singes et on vous raconte la création du « Poison Squad », une expérience scientifique originale.

Doses de science

Croissance du cerveau

Des chercheurs ont établi la première courbe de croissance du cerveau humain, du stade du fœtus à la personne centenaire, selon une étude parue dans la revue Nature le 6 avril. Leurs travaux montrent que le volume de la matière grise, constituée des neurones, atteint son pic à l’âge de six ans. Le volume de la matière blanche, siège des connexions neuronales, atteint le sien à 29 ans. Les scientifiques se sont basés sur près de 125 000 scans du cerveau, issus de plus de 100 études différentes. Ils estiment que ce travail pourra servir de référence pour détecter les pathologies qui entraînent une diminution anormale du volume cérébral, comme la maladie d’Alzheimer et la schizophrénie.

Conquête spatiale

Arianespace, l’opérateur européen de lancements spatiaux, a été choisi pour mettre en orbite une partie des 3 236 satellites de la future constellation Kuiper d’Amazon, selon un communiqué publié mardi dernier. Ce réseau de satellites positionnés en orbite terrestre basse, entre 500 et 1 200 kilomètres d’altitude, aura pour objectif de fournir un accès internet à haut débit à toute la planète d’ici 2030. La future fusée européenne Ariane 6 doit procéder à 18 lancements en trois ans. Il s’agit du plus gros contrat jamais signé par Arianespace, a précisé le groupe.

Santé

La gomme xanthane (E415), un additif utilisé dans l’industrie agroalimentaire depuis les années 1960, peut modifier le microbiote intestinal humain, selon une étude parue le 1er avril dans la revue Nature Microbiology. En étudiant deux types de bactéries intestinales obtenues à partir de matières fécales, les scientifiques ont découvert qu’elles étaient capables de dégrader la gomme xanthane pour la digérer. Pour s’adapter à l’introduction de cet additif, ces bactéries ont subi des modifications génétiques spontanées au fil des années.

Méthodologie scientifique

Une étude parue le 6 avril dans la revue Journal of the Royal Society Interface met en évidence un manque de fiabilité de certaines publications scientifiques en biomédecine. Les chercheurs ont tenté de reproduire les expériences scientifiques de 74 études portant sur le traitement du cancer du sein. Seuls les résultats de 22 études ont pu être reproduits. En science, une étude est valide si d’autres scientifiques sont capables d’obtenir les mêmes résultats dans d’autres laboratoires et avec des conditions expérimentales identiques : c’est ce qu’on appelle la reproductibilité.

Le séquençage du génome humain

Le séquençage du génome humain consiste à lire l’ADN contenu dans les cellules d’un individu. Cette technologie est disponible depuis le début des années 2000. Elle a entraîné de nombreuses applications dans le domaine médical et a permis le développement d’une médecine dite « personnalisée ». L’utilisation de ces données génétiques soulève des questions éthiques.

Pourquoi on en parle

Un consortium de scientifiques américains a séquencé les 8 % du génome humain jusque-là non déchiffrés, selon un corpus de six articles parus dans la revue Science le 31 mars. Le séquençage du génome humain est ainsi quasi complet : seul le chromosome Y – masculin – reste à déchiffrer en totalité. Le séquençage consiste à déterminer l’ordre des molécules qui constituent l’ADN, appelées « bases », à l’aide d’un séquenceur, une machine spécifique. Au total, plus de trois milliards de paires de bases ont été séquencées à partir de cellules humaines. Le premier séquençage du génome humain avait été publié en 2001 dans le cadre du Projet génome humain, un projet international lancé fin 1988 aux États-Unis. Cette prouesse technologique avait coûté près de 3 milliards de dollars et nécessité plus de dix ans de recherches. D’autres éditions plus précises ont depuis été publiées, mais des limites technologiques empêchaient encore le décryptage de certaines régions du génome. Les auteurs s’attendent à ce que cette cartographie complète du génome humain conduise à de futures découvertes dans le domaine de la santé.

En schéma

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