23 mai 2022

Dans Brief.science cette semaine, on vous explique les trous noirs, on vous étonne avec des cyanobactéries qui génèrent de l’électricité et on vous raconte le premier stimulateur cardiaque.

Doses de science

Changement climatique

Quatre indicateurs clés du changement climatique – les concentrations de gaz à effet de serre, l’élévation du niveau de la mer, la chaleur et l’acidification des océans – ont atteint de nouveaux records en 2021, selon le rapport sur l’état du climat mondial publié ce mercredi par l’Organisation météorologique mondiale, une institution des Nations unies. La température moyenne mondiale en 2021 était d’environ 1,11 °C supérieure aux niveaux préindustriels et le taux de CO2 dans l’atmosphère s’élevait à 149 % du niveau préindustriel. Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a déploré le fait que « chaque minute de chaque jour, le charbon, le pétrole et le gaz reçoivent environ 11 millions de dollars de subventions » et a invité les gouvernements à investir dans l’énergie solaire et l’éolien.

Homme de Denisova

Une molaire de Dénisovien datant de 160 000 ans à 130 000 ans av. J.-C. a été retrouvée dans une grotte au nord-est du Laos, en Asie du Sud-Est. Jusqu’ici, la présence de cette espèce humaine disparue, proche des Néandertaliens, était uniquement attestée dans deux sites situés dans les hautes latitudes : en Sibérie, dans la grotte de Denisova, et au Tibet. Cette découverte suggère que les Dénisoviens étaient capables de s’adapter à différents climats et qu’ils se sont hybridés avec les humains modernes (Homo sapiens) dans cette région. Aujourd’hui, les Négritos des Philippines et les Aborigènes d’Australie sont les populations qui se rapprochent le plus des Dénisoviens génétiquement : elles partagent 5 % de leur ADN avec eux. L’étude a été publiée dans la revue Nature Communications le 17 mai.

Pollution

En 2019, la pollution a causé la mort de neuf millions de personnes dans le monde, soit un décès sur six, selon une étude parue dans la revue The Lancet Planetary Health mardi dernier. La pollution atmosphérique est responsable à elle seule de cinq à six millions des décès. Les polluants de l’air (particules fines, ozone, etc.), de l’eau (mercure, déchets plastiques et pétroliers, etc.) et des sols (plomb, pesticides, etc.) causent autant de morts que le tabac et trois fois plus que le sida, la tuberculose et le paludisme. 92 % des décès liés à la pollution, provoqués par des maladies telles que des cancers, se produisent dans les pays à bas et moyens revenus, notamment en Asie du Sud-Est.

Énergie solaire.

Des scientifiques sont parvenus à produire de l’électricité la nuit grâce à l’énergie solaire. Pendant la journée, les rayons du Soleil réchauffent la croûte terrestre. La nuit, la chaleur accumulée par la Terre est émise sous la forme de rayonnement infrarouge en direction de l’espace. Ce rayonnement infrarouge peut être converti en électricité grâce à des cellules thermophotovoltaïques, des composants électroniques. La quantité d’énergie produite par une cellule thermophotovoltaïque est 100 000 plus faible que celle générée par une cellule photovoltaïque (que l’on retrouve dans les panneaux solaires), mais l’équipe espère améliorer ses résultats à l’avenir. Elle a publié un communiqué sur le sujet le 17 mai.

Les trous noirs

D’abord prédite par les mathématiques, l’existence des trous noirs ne fait aujourd’hui plus de doute. Ces régions de l’Univers possèdent une gravité si intense que tout objet ou rayon de lumière tombant à l’intérieur ne peut plus en ressortir. Les trous noirs sont invisibles. Différentes méthodes de détection ont permis d’établir leur présence. Leur description se heurte aux limites de nos connaissances actuelles en physique.

Pourquoi on en parle

L’Event Horizon Telescope (EHT), une collaboration internationale de plus de 300 scientifiques, a dévoilé le 12 mai la première image de Sagittarius A, le trou noir supermassif situé au centre de notre galaxie, la Voie lactée. Il s’agit de la première preuve directe de l’existence de ce trou noir situé à 27 000 années-lumière de la Terre. L’image a été reconstituée à partir des données d’un réseau mondial de huit radiotélescopes. La première image d’un trou noir, obtenue en 2019, provient de la galaxie M87. Situé à 50 millions d’années-lumière de la Terre, il est mille fois plus gros que Sagittarius A. Le communiqué de l’EHT explique que les deux images vont permettre aux scientifiques de comparer les deux trous noirs. Ils pourront également affiner leurs modèles sur la manière dont se comporte la matière à proximité des trous noirs supermassifs en les confrontant aux nouvelles observations et ainsi mieux comprendre comment se forment les galaxies.

En schéma

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